Les points à retenir de l'interview de Julie Jourdan :
1. Aujourd'hui avec l'IPO de Lyft qui valorise ce grand concurrent américain d'Uber à près de 24Mds$, le marché renoue avec des mises sur le marché de sociétés dont les pertes sont particulièrement importantes. Avec un déficit de 900M$ sur 2018, Lyft détient le record, mais ce montant reste bien inférieur aux pertes de Uber qui avoisinent les 800M$... par trimestre. Une situation qui confirme l'appétit des investisseurs pour des sociétés de croissance, particulièrement dans un contexte de faibles taux d’intérêts.
Huit IPO majeures sont attendues cette année, dont les emblématiques Uber, Palantir et Pinterest entre autres. Si nous surveillerons avec attention le comportement de marché de ces IPO, nous sommes prudents sur les sociétés présentant peu de barrières à l'entrée comme Lyft et Uber en particulier.
2. Le changement de tonalité de la FED en début d'année, confirmée lors de sa dernière réunion, s'est traduit par une courte inversion de la courbe des taux avec un taux à 10 ans qui est passé en dessous du taux 3 mois. C'est une première depuis 2006. Depuis les années 1960, cette situation s'est produite 8 fois. 7 fois cela a été suivi d’une récession. A ce stade, il parait prématuré d'anticiper une récession. L'économie américaine continue d'être vigoureuse avec des indicateurs économiques qui montrent une décélération en ce début d'année notamment liée au shutdown et à l'attentisme des sociétés dans le cadre des renégociations sino-américaines.
3. Les discussions entre le gouvernement américain et les autorités chinoises se poursuivent de manière constructive notamment 1/ la possible ouverture du marché chinois aux banques étrangères et compagnies d'assurances ; 2 / la possible ouverture de zones franches tests pour les opérateurs de cloud américain et 3/ le vote d'un nouveau cadre légal sanctionnant la divulgation d'informations professionnlles en vue de rassurer les entreprises américaines. Si, à ce stade, aucune date de finalisation des accords n'est établie, la perspective du mois de mai ou juin semble toujours d'actualité. Par ailleurs, il convient de ne pas sous-estimer l'impact positif d'un tel accord qui pourrait se traduire également par des achats incrémentaux de plus de 1 Trillion de dollars sur les 6 prochaines années soit une contribution estimée à +0.2% au PIB américain.
4. Aux États-Unis, les anticipations de croissance des profits ont été largement revues à la baisse et sont désormais attendues autour de 3.5% sur l'année vs. 7.8% début janvier et plus de 10% mi 2018. Une prudence qui reflète les effets du shutdown, l'attentisme des sociétés en quête de visibilité sur les termes d'un accord sino-américain et les conditions météorologiques particulièrement défavorables au début de l'année. Dans ce contexte, nous estimons, qu'à l'instar des trimestres précédents, les sociétés américaines pourraient surprendre favorablement lors des prochaines publications de résultats.
Les valeurs citées ne figurent pas nécessairement dans les OPCVM et/ou mandats gérés par Mansartis. Il ne s'agit ni d'un conseil en investissement ou en désinvestissement.