Le mois d’octobre est traditionnellement un mois actif sur les marchés financiers. A cet égard, l’année 2018 ne fait pas figure d’exception. Depuis le début du mois, les principales bourses accusent des baisses significatives allant de -8% pour le marché européen à près de -12% pour le marché japonais. Il faut remonter à la « crise des subprimes » (2008-2009) ou à la « crise de la zone Euro » (2010-2012) pour constater de telles amplitudes de baisse. Depuis, prévalait ces dernières années, une absence de volatilité sur les marchés actions. A titre d’illustration, en 2017, la volatilité implicite sur le S&P 500 est passée sous les 10%, niveau historiquement faible.
En octobre, les marchés obligataires n’ont pas bénéficié d’un mouvement de « flight to quality » qui anime le plus souvent les marchés pendant des épisodes baissiers. Les taux d’intérêt n’ont que marginalement baissé. Depuis le début du mois, le taux 10 ans américain est stable à un peu plus de 3% tandis que le taux 10 ans allemand se détend de 12 pbs seulement, à 0.35%.
A l’abri des soubresauts boursiers depuis le début de l’année, les valeurs technologiques américaines enregistrent également une baisse de 11% depuis le début du mois.
Au global, depuis le début de l’année, les principales places boursières sont retournées en territoire négatif. Seules quelques Bourses, dont le marché américain, restent encore positives.
Depuis plusieurs mois déjà, nous pointions la montée de risques :
Après une longue période débutée en 2008, les banques centrales commencent à modifier leurs politiques monétaires ou à préparer les investisseurs à cette évolution. En Europe et au Japon, les banques centrales ont débuté, avec quelques hésitations, à communiquer sur la fin de leur « Quantitative Easing » (QE). Aux États-Unis, la Fed a mis fin à son QE et a augmenté 8 fois ses taux depuis la fin 2015. La bonne santé de son économie le lui a permis, mais cela n’a pas été sans conséquences pour le reste du monde et notamment les pays émergents. Désormais, alors qu’une nouvelle hausse des taux est anticipée d’ici la fin de l’année, c’est l’impact de ces hausses sur l’économie américaines qui est discuté : le consensus semblant s’orienter progressivement vers une entrée en récession des États-Unis en 2020.
Le prix du pétrole, sous l’effet d’une reprise de la croissance et de tensions géopolitiques, a enregistré une hausse de près de 30% sur un an. Ce mouvement implique des redistributions de revenus au niveau international dont les effets sont souvent négatifs pour les pays développés consommateurs de pétrole.
Au cours de l’année, chacun de ces sujets a été l’occasion d’une hausse de la volatilité sans pour autant déstabiliser totalement les marchés financiers. Pris isolément, chacun de ces risques paraissait gérable pour les investisseurs :
Les bons chiffres macro et micro-économiques avaient, jusque-là, permis un rebond des marchés européens, japonais et surtout américains, entrainés, on l’a dit, par le secteur technologique.
Aujourd’hui, l’accumulation de ces risques inquiète les investisseurs et génère davantage de volatilité.
Les publications en cours du troisième trimestre, bien que toujours bien orientées, sont examinées à la loupe. Les investisseurs recherchent toute communication de la part des entreprises illustrant la matérialisation des risques évoqués plus haut. La confirmation des entreprises de leur inquiétude face à ces risques amplifie la nervosité des marchés.
Au printemps déjà, nous avions poursuivi la réduction de l’exposition de nos portefeuilles aux actions entamée fin 2017. Début octobre, les incertitudes encore nombreuses nous avaient incité à maintenir notre sous exposition aux actifs risqués, sans la réduire d’avantage compte-tenu d'une toile de fond macro-économique restant encourageante. En effet, la croissance économique continue d’être vigoureuse aux États-Unis et se maintient à un rythme satisfaisant en Europe et en Chine.
La suite de la saison des publications des résultats des entreprises, devrait donner une vision plus exhaustive sur les perspectives des entreprises et plus d’indications sur les tendances à moyen terme des marchés actions.
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