Julie Jourdan, gérante actions américaines chez Mansartis, répond aux questions de Grégoire Favet, dans l'émission Intégrale Bourse sur BFM Business.
1. Attendus en repli de 4%, les profits des entreprises américaines, ressortent, une nouvelle fois, supérieurs aux attentes et pourraient s’avérer stables si le rythme de surprises positives est conforme à la norme historique. Ils avaient été fortement revus à la baisse ces derniers mois en raison des craintes de ralentissement liées au shutdown, à l’attentisme lié au Brexit et aux négociations sino-américaines et à la météo particulièrement défavorable aux Etats-Unis. Nous notons également que la baisse attendue est concentrée sur les valeurs cycliques. Globalement, 60% des sociétés du S&P 500 devraient afficher des hausses de profits.
2. Les géants de la tech confirment leur santé financière et boursière en publiant des résultats et perspectives particulièrement solides.
- Microsoft confirme son succès dans le cloud publiant une progression de …73% des ventes de son produit Azure grâce notamment à l’accélération de la signature de grands contrats (Kroger, Exxon, …). Et la croissance globale du groupe (CA : +14% sur le trimestre) n’est pas prête de se tarir. Sur l’exercice 2020, la progression des ventes et des profits devrait dépasser 10%. Une visibilité saluée par le marché qui permet à Microsoft de rejoindre le club très privé des sociétés (Apple, Amazon) tutoyant le trillion de dollars de capitalisation.
- Facebook confirme la résilience de son business model en publiant une croissance de 26% de son Chiffre d’Affaires et une nouvelle hausse du nombre de ses utilisateurs. Ce sont désormais 2.7Mds de personnes qui utilisent les différentes plateformes du groupe. En outre, après une année dernière marquée par les controverses, le groupe a poursuivi et accéléré sa mue, ces derniers mois avec 1/ la lettre ouverte de Mark Zuckerberg en faveur d'une plus grande réglementation ; et 2/ une réorganisation interne significative (avec la semaine dernière, le recrutement remarqué de l'ancienne chef Juriste du Département d'Etat américain). Une inflexion qui permet au groupe de renouer avec la confiance des investisseurs (hausse de 47% depuis le début de l’année).
3. La surenchère entre Chevron et Occidental Petroleum pour acquérir le groupe pétrolier Anadarko confirme le changement structurel du secteur. La volatilité des cours du baril ces dernières années a obligé les sociétés à réduire leurs coûts, maitriser leurs dépenses d’investissements et renouer avec la génération de FreeCashFlow, bref à se « financiariser » et à rechercher une taille critique. En outre, le bassin Permian, aux États-Unis, qui produit 4M de barils par jour (sur un total de 12M aux Etats-Unis) offre une solide visibilité en termes de production et d’environnement réglementaire. L’acquisition de Anadarko, qui possède des actifs de qualité dans le Permian et ouvre la voie à des synergies, initie donc, peut-être, une phase de maturité pour le secteur.
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