Par Yves-Marc Le Réour
La concentration devrait s’accélérer dans le secteur fragmenté de l’enseignement supérieur privé en France. «Il existe plusieurs centaines d’écoles indépendantes, dont une grande partie sous statut associatif ou consulaire. Parmi les acteurs privés, seulement une trentaine de groupes réalisent un chiffre d’affaires annuel de plus de 10 millions d’euros», relève Thierry Rohr, directeur dans l’équipe fusions-acquisitions du groupe Mansartis. Sur ces trente établissements, la moitié est contrôlée par des personnes physiques et le reste est financé par des fonds d’investissement ou des family offices détenant une participation majoritaire ou minoritaire.
Si deux groupes américains, Career Education et Laureate, sont entrés dès le début des années 2000 au capital de quelques écoles, la crise de 2008 a conduit les fonds d’investissement à s’intéresser davantage à ce secteur qui dégage des revenus récurrents et des marges élevées, d’où une bonne visibilité des cash-flows. L’investissement dans un premier établissement leur sert de plate-forme pour réaliser d’autres opérations de croissance externe, à l’origine de synergies dans les fonctions support ou les achats.
Une soixantaine de transactions ont eu lieu depuis cinq ans, faisant ressortir des valorisations souvent inférieures à 10 millions d’euros, quelques opérations étant supérieures à 20 millions. Fin 2013, Apax Partners a ainsi racheté à Career le groupe Inseec (15.000 étudiants) pour 200 millions d’euros. «Les multiples observés sont en moyenne compris entre 6 et 8 fois l’Ebitda, avec de fortes disparités selon la durée des études, les types de cursus, la notoriété de l’école ou sa localisation géographique», explique Thierry Rohr.
Une deuxième phase de consolidation vient de débuter, animée par des LBO secondaires et des cessions industrielles. Mansartis est récemment intervenu comme conseil des actionnaires familiaux de l’Eicar, école spécialisée dans les métiers de l’audiovisuel. Cet établissement, qui accueille plus de 800 étudiants, a été cédé fin 2014 au groupe bordelais Auvence. Ce dernier, qui réalisait jusqu’ici 9 millions d’euros de chiffre d’affaires dans son pôle éducation, prévoit d’acquérir entre 10 et 15 établissements sur les prochaines années.
De son côté l’ESG, école de commerce post-bac créée voici quarante ans, rejoindra dès septembre 2015 l’établissement «Paris School of Business» qui appartient au réseau Studialis.
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