Après un début d’année très agité, les marchés boursiers ont repris des couleurs. Cependant, la volatilité et l’aversion au risque restent élevées. Les principaux sujets d’inquiétude sont l’économie chinoise et le cours du pétrole, leur faiblesse étant perçue comme le signe d’un ralentissement économique mondial. La Chine va-t- elle réussir à maîtriser sa monnaie ? Telle est la question qui préoccupe actuellement les investisseurs. Rappelons que le mouvement de panique du mois d’août dernier, -70% sur le marché A à Shanghai, a suivi une dévaluation du yuan de seulement 1,6% ! Les marchés ont tendance à oublier que le yuan s’était apprécié de manière très significative contre le dollar entre 2009 et 2014, période au cours de laquelle la Fed a déployé son programme de Quantitative Easing..
Nous ne croyons pas à une dévaluation massive du yuan. Cela voudrait dire que la Chine a un problème de compétitivité ou un problème de dette, voire les deux. La Chine reste compétitive au niveau international, même si les salaires augmentent. Ses excédents commerciaux de 600 milliards de dollars sont toujours très élevés et ses exportations représentent encore 12% du commerce mondial. La Chine profite du moindre coût des matières premières importées et d’une hausse de la valeur de ses exportations, la part des produits à valeur ajoutée, tels que l’électronique, augmentant au détriment de produits de base comme le textile.
Sur le plan de l’endettement, celui de l’Etat est en augmentation. Il devrait s’établir à 43% du PIB d’ici à 2017, ce qui reste, somme toute, raisonnable. En revanche, l’endettement dans l’immobilier et l’industrie lourde pose problème. Les entreprises de ces secteurs ont contracté, au cours des 6 dernières années, des emprunts en dollar pour profiter de taux très avantageux, Elles sont en train de les rembourser et les investisseurs s’alarment de voir ces sorties de capitaux. Cependant, celles-ci devraient se tarir d’ici l’été et la Chine a largement de quoi y faire face avec des réserves de change de l’ordre de 3,3 trillions de dollars.
Par ailleurs, le yuan devrait rentrer dans un panier de DTS du FMI à l’automne prochain. Une preuve que la Chine a l’intention de devenir un acteur à part entière du système monétaire international et ne devrait pas laisser filer sa monnaie.
La session annuelle de l’Assemblée Nationale Populaire qui vient de se tenir a entériné les mesures prises par le gouvernement. Celui-ci table désormais sur un taux de croissance annuel de 6,5 à 7% et met en place des mesures de relance avec allègements fiscaux pour les entreprises et investissements d’infrastructure pour accompagner la transition économique. Cette politique de l’offre s’accompagne, par ailleurs, d’un assouplissement monétaire de la Banque Populaire Chinoise qui a déjà abaissé le ratio de réserve des banques de 0,5% et qui devrait continuer à réduire le niveau des taux d’intérêt de manière significative.
Nous sommes donc rassurés sur le fait que la Chine a les outils nécessaires pour soutenir sa croissance économique et sa monnaie. L’essentiel de la correction sur les actions ayant déjà eu lieu, les niveaux actuels de valorisation offrent, selon nous, de nombreuses opportunités aux investisseurs.
Le Japon est un autre sujet d’inquiétude pour les marchés. Ceux-ci s’interrogent sur l’efficacité des « Abenomics » car la croissance japonaise est très modérée et a même été revue à la baisse pour 2016.
Pourtant, nous identifions plusieurs facteurs positifs pour le Japon. Les dépenses d’investissement augmentent. Les prévisions de hausse des bénéfices pour 2016 sont comprises entre 8 et 10%. Les entreprises bénéficient notamment d’une baisse de l’impôt sur les sociétés. Le gouvernement devrait, par ailleurs, décaler la 2ème hausse de TVA à 2017 pour ne pas impacter la consommation. Enfin, la Bank of Japan, comme la plupart des autres banques centrales en Asie, a la faculté de mettre en place de nouvelles mesures de stimulation monétaire. L’objectif de 2% d’inflation est en effet loin d’être atteint. Principal point négatif, le yen, qui joue le rôle de valeur refuge, s’est beaucoup apprécié, impactant la capacité des entreprises japonaises à exporter.
Sur la base de nos critères de valorisation, on trouve actuellement sur le marché japonais de très belles entreprises à un cours attractif.
En Inde, l’engouement qui a suivi l’élection du nouveau Premier ministre s’est émoussé. Il semble avoir des difficultés à mettre en place les réformes promises, ayant désormais une majorité politique contre lui. Sa politique budgétaire restrictive n’aidera pas à soutenir l’économie qui croît cependant au rythme soutenu de 7,3% par an. Les publications de résultat des entreprises ont déçu. La mousson a été mauvaise, provoquant sécheresse et hausse des prix agricoles. Nous sommes donc attentistes sur ce marché.
Pour les autres marchés asiatiques, nous pensons que ceux-ci devraient bénéficier de lareprise économique qui se dessine aux Etats-Unis. De plus, comparée à d’autres zones de pays émergents, la zone Asie dans son ensemble est plutôt positivement impactée par la baisse des prix du pétrole et des matières premières. Nous sommes particulièrement positifs sur la Corée et sur Taiwan qui, grâce à leur compte courant excédentaire, sont moins pénalisés par une hausse des taux aux Etats Unis.
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